Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 4-4253

de Paul Wille (Open Vld) du 2 septembre 2009

à la ministre des PME, des Indépendants, de l'Agriculture et de la Politique scientifique

Energie solaire - Technologie Concentrating Solar Power - Afrique

énergie solaire
industrie électrique
Afrique du Nord
approvisionnement énergétique
Allemagne

Chronologie

2/9/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 1/10/2009)
30/9/2009Réponse

Question n° 4-4253 du 2 septembre 2009 : (Question posée en néerlandais)

Un groupe de firmes de pointe allemandes envisage de produire de l'énergie solaire en Afrique. Ils veulent ainsi approvisionner l'Europe en électricité. L'Allemagne souligne ainsi son rôle de leader dans le domaine des énergies nouvelles. L'opportunité de produire de l'énergie solaire en Afrique du Nord est évidente. Le coût de l'investissement a toutefois été longtemps un obstacle.

Une vingtaine de firmes de pointe allemandes unissent leurs efforts et investissent 400 milliards d'euros pour, à terme, fournir de l'électricité africaine à l'Europe. Cela permettra à l'Europe d'être moins dépendante des fournisseurs d'énergies classiques ; c'est écologique et, à terme, meilleur marché.

Étant donné ce qui précède, je souhaiterais poser les questions suivantes :

1. Comment réagissez-vous à l'information selon laquelle un groupe de firmes de pointe allemandes veut aller produire de l'énergie solaire en Afrique pour approvisionner l'Europe en électricité ?

2. Que pensez-vous du montant de 400 milliards d'euros nécessaire par rapport au montant que l'Agence internationale de l'Énergie estime indispensable pour satisfaire les besoins énergétiques croissants de la planète ?

3. Le ministère des Affaires étrangères peut-il apporter son soutien en ce sens ? Si oui, de quelle manière? Si non, pourquoi ?

4. Vous êtes-vous concertée ces derniers mois avec vos collègues des Affaires étrangères au sujet de ladite technologie Concentration Solar power (CSP) ?

5. Qu'a-t-on entrepris à la suite, par exemple, de l'initiative de la France en faveur du Plan solaire méditerranéen ?

6. Que pense la ministre de l'engagement belge vis-à-vis d'autres membres de l'Union européenne en ce qui concerne la CSP ?

7. La ministre a-t-elle connaissance d'entreprises belges qui investissent ou s'engagent à investir dans de telles initiatives ?

8. La ministre a-t-elle connaissance d'études scientifiques belges visant à étudier la faisabilité de ce type de mégaprojets?

9. Quelles mesures la ministre a-t-elle prises pour encourager des investissements belges dans la CSP?

10. La ministre reconnaît-elle que la Belgique est à la traîne dans ce domaine ? Si non, pourquoi ?

Réponse reçue le 30 septembre 2009 :

Depuis sa fondation en septembre 2003, la Coopération Transméditerranéenne pour l'Énergie Renouvelable (TREC pour Transmediterranean Renewable Energy Cooperation), soutenue par le Club de Rome, travaille sur le concept "Desertec" portant sur les perspectives d’approvisionnement électrique avec accès au potentiel énergétique des déserts. La TREC réunit une cinquantaine de membres (scientifiques, politiques, économistes et autres experts) issus principalement des pays européens, du Proche Orient et d’Afrique du Nord (MENA). La Belgique n’en fait pas partie.

Le 13 juillet 2009, douze entreprises, la plupart allemandes, ont signé à Munich un protocole d’accord (Memorandum of Understanding) en vue de créer un bureau d’études DESERTEC Industrial Initiative (DII) en faveur d’une production d‘énergie sans émission de CO2 dans les déserts d’Afrique du Nord.

Le DII, qui devrait être effectif au plus tard le 31 octobre 2009 sous forme de GmbH (Société à responsabilité limitée – SARL) régie par le droit allemand, pourrait être rejoint par d’autres entreprises pour la construction de centrales thermiques solaires (appelées aussi CSP, Concentrating Solar Power) qui seraient interconnectées et réparties dans toute la région MENA. Elles devraient être susceptibles de produire suffisamment d’énergie pour couvrir 15 % des besoins en électricité de l’Europe et une part considérable des besoins des pays producteurs en la matière.

Aucune proposition de recherche à ce niveau n’a encore été présentée à la Politique scientifique fédérale, dans le cadre des programmes "Pôles d’attraction interuniversitaires" ou "SDD, La Science pour un Développement Durable".

Sur le plan européen, le CSP est une des thématiques reprises dans le septième Programme-cadre (FP7). Un appel à propositions conjoint avec l’Inde sera lancé en 2010 sur le système de concentration de l'énergie solaire. Dans les précédents programmes-cadres (FP5 & FP6), seule une industrie belge, TIMCAL Belgium – siège social en Suisse – a participé aux projets de recherche européens sur la chimie solaire.

La Commission européenne a également présenté fin 2007 le Plan stratégique pour les technologies énergétique (SET-Plan) dans le but de développer, sous forme de partenariats public-privé, des initiatives industrielles européennes en vue de réduire à l’avenir les émissions de dioxyde de carbone en Europe.

Une de ces initiatives axée sur la démonstration à grande échelle dans le domaine de l’électricité photovoltaïque et de l’énergie solaire concentrée est actuellement à l’étude. La Belgique est représentée dans le groupe d’accompagnement par le directeur général de l’administration Energie et par le directeur Recherche du VITO (Vlaamse Instelling Voor Technologisch Onderzoek).

En revanche, il n’y a pas de représentants belges au sein du groupe de l'accord d'exécution de recherche en matière d'énergie solaire concentrée (SolarSPACES – Solar Power And Chemical Energy Systems), organisé par l’Agence internationale de l’Energie.