Union européenne - Traité de Lisbonne - Campagne d'information en Irlande
Union européenne
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Commission européenne
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sensibilisation du public
propagande politique
référendum
sondage d'opinion
25/2/2009 | Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/3/2009) |
15/4/2009 | Réponse |
La commission européenne va dépenser 1,8 million d'euros à un plan de communication pour stimuler les femmes, les jeunes et les familles à faible revenu irlandaises avec de l'information sur l'Union européenne. Par des blogs, des publicités classiques et des clips de cinéma, l'Union européenne lance un plan de douze mois pour sensibiliser énergiquement les groupes cibles qui sont obstinément opposés au traité de Lisbonne.
Quoique l'on puisse comprendre l'intention de cette campagne, il y a un grand nombre de parlementaires et de personnalités de la société civile irlandais qui ne trouve pas cette campagne drôle. Le Sinn Fein parle de propagande et « d'une méthode de vente agressive de Lisbonne dans laquelle il semble que la commission vise des groupes qui ont voté non à Lisbonne lors du dernier référendum. Cette nouvelle stratégie n'est nullement du dialogue mais plutôt de la propagande pour peser sur un référendum attendu plus tard cette année. »
Partant de ces constats, voici mes questions :
1. Le ministre est-il au courant de l'intention de la commission européenne de consacrer 1,8 million d'euros à la campagne susmentionnée ?
2. sont-ce effectivement les jeunes entre seize et trente ans, les femmes et les groupes à faible revenu qui ont voté majoritairement non au référendum sur la ratification du traité de Lisbonne ?
3. Le ministre a-t-il une idée de l'attitude des différents groupes sociaux en Belgique envers les traités d'élargissement de l'Europe ?
4. Pense-t-il qu'il y ait effectivement de sérieuses lacunes dans la connaissance de l'Union européenne par ces groupes cibles irlandais en comparaison de la situation dans les autres États membres ?
5. Trouve-t-il cette campagne et ces dépenses justifiés ?
6. La commission européenne fera-t-elle savoir aux États membres les résultats et si cela est bel et bien une manière efficace de promouvoir cette connaissance ?Si oui, le ministre informera-t-il le parlement ?
1. La campagne d’information en Irlande s’inscrit dans le cadre des initiatives d’information et de communication pour 2009 de la Représentation de la Commission en Irlande. La Commission a prévu un budget de 1,8 million euros pour apporter à long terme une réponse au manque de connaissance de l’Union européenne en Irlande. Le défaut d’information sur les questions européennes a été mis en évidence par différentes études ainsi qu’au sein de la commission parlementaire qui, en Irlande, a examiné les raisons du « non » au référendum.
Cette campagne d’information doit être vue à la lumière de l’accord- cadre que le gouvernement irlandais, la Commission européenne et le Parlement européen ont signé le 29 janvier 2009. Cet accord-cadre, à savoir le Memorandum of Understanding on Communicating Europe in Parnership (MoU), formalise la coopération établie en vue de promouvoir la connaissance de l’Union européenne auprès du grand public. La Commission européenne et le Parlement européen ont conclu des partenariats similaires avec d’autres États membres. Cela fut également le cas avec la Belgique.
2. Suite au référendum irlandais, Eurobaromètre a fait réaliser, du 13 au 15 juin 2008, une enquête sur les résultats. Il ressort effectivement de cette enquête que ce sont surtout les jeunes, les femmes et les chômeurs qui ont voté contre le Traité. Il ressort également d’autres enquêtes menées après le référendum qu’il existe un besoin spécifique d’information supplémentaire pour ces catégories
3. Du plus récent Eurobaromètre (début 2008), il ressort qu’en Belgique, la majorité des personnes interrogées considèrent que la Belgique tire des avantages de l’appartenance à l’Union européenne.
Chez les femmes, 50 % estiment que l’appartenance à l’Union est bénéfique ; 32 % estiment que non ; chez les jeunes entre 15 et 24 ans, 64 % considèrent l’appartenance à l’Union comme étant bénéfique contre 20 % qui estiment le contraire ; auprès des chômeurs, l’appartenance à l’Union est considérée comme bénéfique par 47 % contre 36 % qui ne le pensent pas.
Sur la position spécifique de ces groupes sociaux à l’égard des traités successifs, la seule indication concerne le Traité instituant une Constitution européenne. Il ressortait de l’Eurobaromètre Standard (édition 62, 2004) que 81 % des Belges y étaient favorables. La Belgique était ainsi l’État membre qui montrait la plus forte adhésion au projet de Constitution européenne. Même si l’idée d’une Constitution européenne était soutenue dans toutes les catégories, il apparaissait que les Belges avec un niveau d’étude élevé y étaient davantage acquis que ceux disposant d’un niveau d’études moyen ou faible. Il n’y a, à ma connaissance, pas d’autres données qui préciseraient les différences entre groupes sociaux par rapport aux traités européens.
4. Les sondages d’opinion qui ont suivi le référendum ont mis en évidence un défaut d’information. La mesure dans laquelle le Traité de Lisbonne modifie le fonctionnement de l’Union ne peut être comprise sans information suffisante. Des sondages d’Eurobaromètre, il apparaît aussi que la confiance dans l’Union grandit dès lors que les gens sont mieux informés.
5. Cette initiative est financée à partir du budget opérationnel 2009 de la Direction Générale Communication de la Commission européenne. Il n’appartient pas au vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères de se prononcer sur celle-ci.
6. La Commission européenne serait disposée à faire rapport au sein des instances du Conseil sur les résultats de la campagne d’information et des actions de communication en Irlande en 2009 dès qu’elle disposera de données fiables. Pour autant qu’il s’avère que des éléments pertinents pour la Belgique en ressortiraient, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères est prêt à en informer le Parlement.