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Question écrite n° 4-2654

de Els Schelfhout (CD&V) du 12 janvier 2009

au ministre de la Coopération au développement

Nord-Kivu - Aide d'urgence - Belgique

République démocratique du Congo
organisation non gouvernementale
aide d'urgence
aide humanitaire
aide aux réfugiés
guerre civile
conflit interethnique

Chronologie

12/1/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/2/2009)
13/2/2009Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-2116

Question n° 4-2654 du 12 janvier 2009 : (Question posée en néerlandais)

À la suite des rudes combats qui se déroulent depuis fin octobre 2008 entre le mouvement rebelle de Laurent Nkunda (CNDP) et l'armée gouvernementale congolaise (FARDC), des centaines de milliers d'habitants du Nord-Kivu ont pris la fuite.

Notre pays a mis à disposition un avion C-130 pour la fourniture de l'aide d'urgence aux réfugiés dans l'est du Congo. À cette fin, huit vols emportant au total quelque quatre-vingts tonnes de matériel ont été organisés entre le 6 et le 16 novembre 2008.

D'après le chef des rebelles, Laurent Nkunda, il n'y a plus à l'heure actuelle de réfugiés dans les zones contrôlées par le CNDP. Ils seraient retournés dans leurs villages. La situation sur place montre cependant que les réfugiés ne sont pas du tout retournés chez eux, mais qu'ils se cachent dans les régions difficilement accessibles des environs du parc Virunga.

L'ONG belge Memisa dispose de suffisamment de matériel pour charger des avions et poursuivre la fourniture de l'aide d'urgence.

Je constate que le département des Affaires étrangères semble douter de la nécessité d'organiser des vols humanitaires vers les régions précitées. Comme si “un problème (les réfugiés) que l'on ne voit pas, n'existait pas”.

Je souhaiterais que le ministre réponde aux questions suivantes :

Pourquoi n'y a-t-il plus eu de vols humanitaires vers l'est du Congo et plus particulièrement vers le Nord-Kivu, depuis le 16 novembre 2008 attendu qu'une catastrophe humanitaire s'y déroule toujours, même si elle est moins visible à certains endroits ?

Est-il possible que la fourniture de l'aide d'urgence ne soit plus une priorité?

Réponse reçue le 13 février 2009 :

Dans le contexte dramatique qui prévaut actuellement dans l’est de la RDC la Belgique a été dans les premiers, le 4 novembre, à mettre en place un pont aérien entre Kinshasa et Goma dans le but d’acheminer quatre-vingt-cinq tonnes de vivres et de matériels de premières nécessités humanitaires. La Belgique soutient, à travers le budget d’aide d’urgence, des Organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales actives dans les opérations humanitaires dans les Kivus telles que Memisa, Caritas, CICR et Oxfam. Parallèlement la Belgique fournit des contributions à des agences Nations unies (NU) telles que le UNHCR, PAM, UNICEF, OCHA pour leur permettre de réagir rapidement en cas d’urgence humanitaire. Le ministre Michel s’est personnellement rendu à Goma le 7 Novembre dernier et a notamment annoncé l’octroi d’une aide supplémentaire de 6 M EUR pour la situation dans les Kivus. Il s’agit de 3 M EUR d’aide alimentaire via le Programme alimentaire mondiale et de 3 M EUR d’aide d’urgence à travers le fonds commun humanitaire. Ce fonds, géré par le coordinateur humanitaire, peut à la fois soutenir des organisations du système des Nations Unies que des ONG dans le cadre du plan d’action humanitaire.

La Belgique continue de rester très attentive à l’évolution de la crise humanitaire dans l’est de la RDC pour y apporter une aide aussi efficace que possible. Dans ce contexte, la continuation du pont aérien est actuellement à l’étude. Depuis notre action, d’autres ponts aériens et routiers pour approvisionner Goma se sont mis en place. L’ONG Memisa étudie d’ailleurs actuellement également l’opportunité de pré-positionner ses stocks stratégiques à Entebbe plutôt qu’à Kinshasa pour réduire les coûts de transports. Les organisations humanitaires des NU ont également leurs stocks pré-positionnés en Ouganda d’où un accès par la route vers le nord de Goma est possible. De plus, l’urgence semble aujourd’hui plus se poser en terme d’accès aux populations déplacées à partir de Goma tant pour des raisons de sécurité que pour des questions logistiques et de coordination entre les différents acteurs humanitaires.