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Question écrite n° 4-2251

de Geert Lambert (Indépendant) du 12 janvier 2009

au vice-premier ministre et ministre des Finances et des Réformes institutionnelles

Crise financière - Mesures - Solutions

inflation
pouvoir d'achat
Commission européenne
finances internationales
politique commune des prix
contrôle bancaire
récession économique
crise monétaire
Groupe des Vingt

Chronologie

12/1/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/2/2009)
27/8/2009Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-1208

Question n° 4-2251 du 12 janvier 2009 : (Question posée en néerlandais)

La situation économique actuelle subit les effets de la crise financière mondiale et se caractérise par une hausse de l’inflation causée, principalement, par l’augmentation des prix des matières premières, où les prix du pétrole et des denrées alimentaires sont à la hausse, et par de sombres perspectives économiques.

Cela a déjà provoqué des troubles dus à la famine dans des pays en voie de développement. Dans nos pays aussi, les citoyens sont confrontés à une diminution du pouvoir d’achat et l’inégalité en matière de revenus augmente parallèlement à la croissance du secteur financier. De récents articles de journaux montrent que neuf belges sur dix réduisent leurs dépenses à cause de la diminution du pouvoir d’achat. La tirelire des belges est également moins remplie qu’avant l’éclatement de la crise financière.

Un groupe d’anciens présidents de la Commission européenne, d’anciens premiers ministres et d’anciens ministres de l’Économie et des Finances de diverses familles politiques signalent, dans une tribune libre intitulée « La finance folle ne doit pas nous gouverner », parue dans le journal Le Monde du 22 mai 2008, que la crise financière actuelle montre que l’industrie financière n’est pas capable de s’autoréguler. Ils proposent de créer un Comité de crise européen qui ferait des propositions aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, au directeur-général de l’International Monetary Fund et à toutes les autorités et instances concernées en vue de limiter les effets de la crise. Ils prépareraient également une conférence financière mondiale pour rappeler les règles du secteur financier international et de gouvernance de thèmes économiques mondiaux.

Je souhaiterais savoir si le ministre :

1) soutient la proposition susmentionnée de création d’un Comité de crise européen ;

2) soutiendra une politique multidimensionnelle visant à lutter contre l’augmentation des prix des denrées alimentaires, notamment en abandonnant l’objectif de l’Union européenne de remplacer, d’ici 2020, 10% de nos carburants par des biocarburants ;

3) œuvrera à la coordination de l’intervention en ce qui concerne la politique relative aux cours de change menée par Eurogroupe, par le Conseil Ecofin et par la Banque centrale européenne ;

4) contribuera au contrôle international plus strict et à une réglementation de certains produits financiers, tels que les produits dérivés, et à la spéculation financière dans le domaine des matières premières, notamment grâce à des fonds à effet de levier, ainsi qu’à l’exclusion des denrées alimentaires de toute spéculation ;

5) relancera la proposition d’une taxe sur les transactions financières internationales?

Réponse reçue le 27 aôut 2009 :

L’honorable membre voudra bien trouver, ci-après, les réponses aux questions qu’il a posées.

1. Concernant la proposition de plusieurs hautes personnalités européennes qui se sont exprimées dans « Le Monde » du 22 mai 2008 en faveur de la création d’un « comité de crise européen » pour apporter des réponses solides à la crise actuelle des marchés, plusieurs mesures ont été prises au niveau international à la fin de l’année 2008 en vue de rechercher des solutions à cette crise financière et économique.

En particulier, la rencontre à Washington des Chefs d’État du G 20 le 15 novembre 2008 a permis de lancer des initiatives en vue de dégager des lignes directrices pour trouver des solutions à la crise économique, par exemple par la réforme des institutions financières internationales. Dans le cadre du G 20, plusieurs groupes techniques, notamment au niveau des ministères des Finances ont été créés en vue de préparer la prochaine réunion des Chefs d’État qui aura lieu à Londres le 2 avril 2009. Les institutions européennes préparent aussi leur contribution à ce sommet dans le cadre des réunions des ministres des Finances en février et mars et dans le cadre du Conseil européen de mars prochain.

Le « groupe de crise européen » auquel fait allusion l’honorable membre n’a pas été créé par l’Union européenne (UE). S’il devait l’être, il serait utile de voir avec attention quelles sont ses responsabilités.

2. Concernant une politique multidimensionnelle visant à limiter l’augmentation des prix alimentaires due à la loi de l’offre et de la demande, il s’agit d’un débat qui devrait être mené au niveau international par exemple dans le cadre de la Food and Agriculture Organisation (FAO) et dans celui des institutions internationales de développement.