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Question écrite n° 4-1413

de Margriet Hermans (Open Vld) du 4 septembre 2008

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Patients opérés - Prise en charge de la douleur - Suivi postopératoire

médecine générale
chirurgie
établissement hospitalier
médicament

Chronologie

4/9/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 9/10/2008)
18/12/2008Réponse

Question n° 4-1413 du 4 septembre 2008 : (Question posée en néerlandais)

Une enquête menée aux Pays-Bas montre que la prise en charge des douleurs aiguës postopératoires laisse fortement à désirer. Un bon quart des hôpitaux n’ont aucune idée du nombre de patients qui souffrent ou effectuent trop peu de contrôles pour s’en faire une idée exacte.

L’Inspection des soins de santé oblige les hôpitaux à tenir systématiquement à jour le nombre de patients qui ressentent des douleurs aiguës postopératoires. Pas moins de 28 cliniques ne le font pas ou pas de manière satisfaisante.

Les cliniques qui mesurent régulièrement la douleur sont mieux à même de réduire au minimum la douleur des patients. Elles utilisent à cet effet la dose adéquate d’analgésiques, des pompes à morphine et des perfusions de médicaments. Les patients se rétablissent ainsi plus rapidement, ce qui réduit le risque de complications, celles-ci pouvant entraîner la mort de patients âgés et affaiblis.

Les chiffres de cinq hôpitaux néerlandais, qui dépassent de loin la moyenne nationale de 10 pour cent de douleurs aiguës postopératoires, sont alarmants. Ainsi, l’hôpital Slotervaart d’Amsterdam enregistre chaque année près de 75 pour cent de douleurs aiguës postopératoires.

J’aimerais dès lors obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Nos hôpitaux effectuent-ils systématiquement des mesures de la douleur et la ministre peut-elle indiquer quelles en sont les résultats ? Dans la négative, pourquoi ne le font-ils pas ? La ministre n’estime-t-elle pas opportun de faire procéder à des mesures systématiques de la douleur ?

2) Pourrait-elle expliquer les initiatives politiques qui pourraient être prises dans ce cadre ?

3) Pourrait-elle indiquer le pourcentage national moyen des patients atteints de douleurs aiguës postopératoires ? Ce pourcentage est-il proche du chiffre néerlandais ?

4) Comment réagit-elle au constat selon lequel les hôpitaux qui effectuent des mesures de la douleur sont mieux à même d’apaiser les souffrances des patients et que ceux-ci se rétablissent plus rapidement ? Peut-elle expliciter sa réponse ?

Réponse reçue le 18 décembre 2008 :

En réponse à vos questions, j'ai l'honneur de vous communiquer les informations suivantes :

  1. Les hôpitaux remplissent annuellement un questionnaire qui leur est adressé par le Service public fédéral (SPF) Santé publique. Celui-ci interroge entre autres tous les services concernés sur leur pratique en matière d'évaluation de la douleur.

  2. Depuis l'an dernier, la nomenclature s'est enrichie de plusieurs prestations relatives au traitement de la douleur chronique en hôpital de jour. Cette initiative s'inscrit dans le cadre général d'une politique soucieuse d'une meilleure prise en charge de la douleur chez tous les patients. La mise en oeuvre de ces prestations est en cours d'évaluation.

    Sur base de l'évaluation en cours des projets en la matière déjà financés par l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (l'INAMI), dans le cadre du programme « priorité aux malades chroniques. Il est proposé de :

  1. créer une fonction algologique obligatoire dans les hôpitaux, financée par le Budget des moyens financiers (BMF). Quelques projets pilotes devraient démarrer dès 2009, financés par le budget des moyens financiers des hôpitaux

  2. reconnaissance des spécialistes en algologie (spécialité non reconnue actuellement — à examiner avec les principaux intéressés et le Service public fédéral (FPF )Santé publique et financement de leurs prestations intellectuelles. Une réflexion est déjà en cours à ce sujet à l'INAMI.

L'objectif est de mettre en place des mesures structurelles pour prévenir la chronicisation de la douleur aiguë, organiser la prise en charge de la douleur, former et sensibiliser les soignants. Une enveloppe annuelle de 2 millions € est prévue en 2009 comme en 2010.

  1. Les chiffres qui suivent donneront une idée de la prise en charge de la douleur dans nos hôpitaux.

  2. L'évaluation de la douleur fait partie de la prise en charge globale du patient et permet certainement d'améliorer sa qualité de vie durant son séjour hospitalier. Nous ne disposons pas encore à ce jour de données mesurant l'impact de cette prise en charge sur d'autres paramètres tels que durée de séjour, comorbidité, complications.

    Voici les données issues des statistiques hospitalières annuelles pour 2006: