|
|
Liban - Participation de Casques bleus belges à la FINUL - Protection contre les attentats suicide - Utilisation de jeeps blindées.
| 30/8/2006 | Envoi question (Fin du délai de réponse: 28/9/2006) |
| 18/9/2006 | Hors compétence |
| 18/9/2006 | Renvoi question |
Je fais référence à la réunion commune des commissions de la Défense et des Affaires étrangères de la Chambre et du Sénat du 28 août 2006 où a été abordée la question de l'engagement de soldats belges au Liban.
J'y ai demandé dans quelle mesure nos troupes étaient préparées à des attentats suicide et, plus particulièrement, dans quelle mesure nos troupes disposaient de jeeps blindées. Trente véhicules blindés sont certes prévus mais il est évident que ceux-ci ne se prêtent pas aux déplacements rapides ni aux déplacements en ville. Ma question n'est nullement hypothétique puisque, en 1983, 56 Français et 256 soldats américains ont perdu la vie dans des attentats suicide et que de nombreux attentats suicide prenant pour cible des véhicules légers sont commis en Afghanistan et en Irak.
En réaction, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que cette question n'était qu'une « question parmi tant d'autres » que l'on pouvait ainsi multiplier les questions à l'envi. Il a toutefois admis qu'il était « impossible de limiter un tel risque spécifique ».
Cette question écrite vise dès lors à clarifier quelque peu la situation et à bien montrer qu'il est bel et bien possible de limiter le nombre de victimes d'attentats suicide, notamment en utilisant des jeeps blindées, les terroristes recherchant toujours le maillon faible lors d'un attentat.
Je tiens par ailleurs à signaler que ma « question parmi tant d'autres » a été débattue, voici quelques mois, par une commission spéciale d'enquête du parlement britannique face au nombre sans cesse croissant de soldats des troupes britanniques perdant la vie dans des attentats suicide en Irak et en Afghanistan. En Irak, les terroristes ont en effet systématiquement visé les jeeps à blindage léger de l'armée britannique.
C'est donc bien volontiers que je vous livre, pour préciser mon propos, une des conclusions de la commission spéciale d'enquête : « The all-party parliamentary committee concluded that British troops are having their safety compromised by ageing or inadequate equipment which urgently needs replacing. In particular, it identified the failure to replace lightly armoured Land-Rovers, leaving soldiers vulnerable to roadside bombs which have killed more than 20 in recent months. The committee concluded : 'Our forces cannot wait for long-term procurement projects to come to fruition ; they need the kit now'. »
Lors de missions dangereuses, l'armée américaine recourt systématiquement aux « jammers », capables de bloquer les explosifs - dans le jargon, les improvised explosive devices IED - commandés à distance, ce qui contraint les terroristes à utiliser des explosifs plus rudimentaires leur faisant courir de plus grands risques.
Je suis consciente que, dans le contexte actuel, les troupes belges seront sans doute bien accueillies par la population libanaise mais vous savez par expérience que la situation peut rapidement changer. Ma question est donc inspirée par mon inquiétude pour nos troupes qui seront exposées à de grands risques et qui doivent donc bénéficier de la meilleure protection possible.
Je voudrais poser à ce sujet les questions suivantes au premier ministre :
1) Quelle est la réaction du premier ministre à la conclusion susmentionnée de la commission parlementaire britannique, laquelle estime que, compte tenu des nouvelles tactiques des terroristes, il faut dès à présent acheter des jeeps militaires à blindage renforcé ? Ne juge-t-il pas cette constatation tout à fait pertinente dans la perspective de la mission dangereuse entreprise et dans le souci de protéger adéquatement nos soldats contre les effets d'un éventuel attentat ? Peut-il expliquer concrètement son point de vue ?
2) Le gouvernement est-il conscient de l'extrême vulnérabilité des véhicules légers, tels que les jeeps, en cas d'attentats suicide, sachant que le parlement britannique a étudié en profondeur le risque accru de décès en cas d'attentats suicide commis contre des véhicules légers ? Le Conseil des ministres s'est-il déjà penché sur ce problème ? Dans l'affirmative, quand et quelles ont été les conclusions ? Dans la négative, pourquoi ? Le premier ministre ne juge-t-il pas utile d'en débattre ?