SÉNAT DE BELGIQUE | ||||
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Session 2022-2023 | ||||
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7 juin 2023 | ||||
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SÉNAT Question écrite n° 7-2024 | ||||
de Tom Ongena (Open Vld) |
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à la ministre de l'Intérieur, des Réformes institutionnelles et du Renouveau démocratique |
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Drogues - Xylazine («tranq») - Utilisation en Belgique - Danger - Victimes - Chiffres et tendances - Identification de nouvelles drogues - Mesures préventives - Concertation avec les pouvoirs locaux et les Communautés | ||||
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stupéfiant politique de la santé santé publique substance dangereuse toxicomanie risque sanitaire |
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Aussi posée à : question écrite 7-2022 Aussi posée à : question écrite 7-2023 Aussi posée à : question écrite 7-2025 |
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SÉNAT Question écrite n° 7-2024 du 7 juin 2023 : (Question posée en néerlandais) | ||||
La Maison Blanche lance une mise en garde contre une nouvelle drogue qui a des effets dévastateurs sur la société. Il s'agit de la xylazine, un anesthésiant pour le bétail, auquel un nombre croissant d'Américains deviennent dépendants. Cette drogue, également connue sous le nom de «drogue du zombie» ou «tranq» (abréviation de «tranquillisant»), crée une dépendance encore plus forte que les autres substances et est de surcroît plus mortelle. Aux États-Unis, le nombre d'overdoses a quadruplé depuis le début de la pandémie de coronavirus (cf. https://nos.nl/artikel/2471194 white house calls zombie drug serious public health threat). Aux États-Unis, la substance provient des réserves de médicaments destinés aux vétérinaires équins. Elle est ensuite coupée avec d'autres drogues telles que l'héroïne et le fentanyl (cf. «The emerging of xylazine as a new drug of abuse and its health consequences among drug users in Puerto Rico», Journal of Urban Health, vol. 89, nº 3, pp. 519 526). La xylazine et le fentanyl présentent un risque plus élevé en termes d'intoxication mortelle par les drogues. Étant donné que la xylazine n'est pas un opioïde, la naloxone (Narcan) ne peut pas annuler ses effets. Les experts n'en continuent pas moins à recommander l'administration de naloxone en cas de risque d'intoxication par les drogues. Les personnes qui s'injectent des mélanges de drogues contenant de la xylazine peuvent développer aussi des plaies graves qui peuvent entraîner une nécrose – le pourrissement de tissus humains – rendant l'amputation inévitable dans certains cas. Aux États-Unis, selon les «Centers for Disease Control and Prevention» (CDC), 107 735 Américains sont morts d'intoxications par des drogues entre les mois d'août 2021 et 2022 et, dans 66 % des cas, celles-ci étaient dues à des opioïdes synthétiques comme le fentanyl. Les cartels mexicains de Sinaloa et de Jalisco, qui utilisent des substances chimiques provenant en grande partie de Chine, sont les principaux fournisseurs de fentanyl en vente aux États-Unis (cf. https://www.dea.gov/alert/dea reports widespread threat fentanyl mixed xylazine). C'est à Porto Rico que la xylazine a été mentionnée pour la première fois en tant que drogue; dans ce pays, cela fait plus de vingt ans que la xylazine est mélangée à d'autres drogues. Cette pratique s'explique par le fait que la xylazine prolonge la sensation d'euphorie et est aussi moins chère. Une seule seringue de fentanyl coûte environ 10 dollars. Mais lorsqu'elle contient de la xylazine, elle ne coûte plus que 5 dollars. Sa vente est donc particulièrement lucrative pour les cartels de la drogue. Il n'y a pas grand-chose à faire contre une overdose de xylazine. Selon un infirmier, la naloxone, qui est administrée sous forme de spray nasal pour stopper un grand nombre de symptômes d'overdose de drogue, n'est pas efficace lorsqu'il s'agit de xylazine: «On constate que les gens administrent des doses importantes de naloxone en désespoir de cause alors qu'en fait, ils devraient pratiquer une respiration artificielle. Les toxicomanes étouffent parce que la drogue les rend incapables de respirer profondément». (traduction) Quant au caractère transversal de la question: les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la Note-Cadre de sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2022-2025 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. Cette question concerne dès lors une compétence régionale transversale, les Régions intervenant surtout dans le volet préventif. Je souhaiterais vous poser les questions suivantes : 1) A-t-on connaissance de cas connus d'utilisation de xylazine en Belgique? Si oui, combien et dans quelles provinces exactement? Pouvez-vous éventuellement préciser si cette drogue a été produite localement ou importée d'autres pays? 2) A-t-on connaissance de décès ou d'incidents consécutifs à l'utilisation de xylazine en Belgique? Dans l'affirmative, combien et quelles mesures sont prises en vue d'établir les circonstances de ces incidents et les éviter? Dans la négative, a-t-on connaissance de cas d'utilisation de cette drogue en Europe continentale? Si oui, où et de combien de cas s'agit-il? 3) De quelles informations disposent les pouvoirs publics en ce qui concerne la diffusion et la disponibilité de la xylazine sur le marché belge ou européen des drogues illégales et quelles sont les mesures prises pour lutter contre la consommation de cette substance et sa diffusion? Pourriez-vous citer quelques exemples? 4) Les pouvoirs publics disposent-ils d'un protocole pour tester et identifier les nouvelles drogues telles que la xylazine et les drogues apparentées? Dans l'affirmative, ce protocole est-il suffisamment efficace? Les services publics disposent-ils de moyens suffisants pour surveiller l'apparition de nouvelles drogues, dont la xylazine, et pour les combattre? 5) Quelles mesures préventives sont-elles prises en vue de prévenir l'apparition de nouvelles drogues telles que la xylazine? Comment procède-t-on pour protéger les groupes vulnérables, comme les jeunes et les toxicomanes, contre ces drogues? 6) De quelle manière les pouvoirs locaux et les Communautés sont-ils impliqués dans la lutte contre la diffusion de la xylazine et d'autres drogues nouvelles et quel est le soutien apporté par les autorités à cet égard? La naloxone n'ayant aucune efficacité en l'espèce, pensez-vous qu'une formation complémentaire dans ce domaine sera nécessaire à l'avenir, notamment pour les prestataires de soins, si cette drogue devait se répandre en Belgique? 7) La Belgique envisage-t-elle de collaborer avec d'autres pays, dont les États-Unis, pour lutter contre la diffusion de la xylazine et d'autres drogues nouvelles? Dans l'affirmative, quels sont les plans concrets en l'espèce? 8) Aux États-Unis, la xylazine est surtout connue comme anesthésiant pour le bétail. De quelle manière les pouvoirs publics collaborent-t-ils avec l'industrie pharmaceutique, les vétérinaires et les pharmaciens pour garantir une utilisation de cette substance à bon escient? |
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Réponse reçue le 6 juillet 2023 : | ||||
À ce jour, nous n’avons connaissance d’aucun cas de possession, d’utilisation, de commerce, de trafic ou de production de la drogue Xylazine. Le DJSOC (direction centrale de la Lutte contre la criminalité grave et organisée) Centrex Drugs n’a pas connaissance de victimes ou d’incidents liés à la Xylazine. Selon les données de l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA), le problème de la Xylazine semble plutôt limité en Europe et n’a pas l’ampleur de celui des États-Unis. Certains États baltes et le Royaume-Uni ont déjà signalé des incidents. En 2022, l’Estonie a signalé deux surdoses et trois saisies de petites quantités. En 2022, la Lettonie semble avoir signalé un surdosage, mais une enquête sur les seringues utilisées a révélé la présence de résidus de Xylazine dans 25 seringues sur 194 (13 %). Pour autant que l’on sache, une surdose a été signalée au Royaume-Uni cette année. L’EMCDDA prévoit une réunion avec les membres du EWS («Early Warning System»), y compris le BEWSD («Belgium Early Warning System on Drugs»), afin de mieux cerner le problème de la Xyalzine en Europe et de déterminer les mesures à prendre (y compris en matière d’information). L’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) et le labo des douanes disposent des ressources nécessaires pour identifier la Xyalzine. La coopération avec tous les partenaires internationaux (y compris l’EMCDDA) et le EWS leur permet de surveiller les nouvelles drogues et de prendre les mesures appropriées. La découverte de nouvelles drogues en Belgique est communiquée à tous les EWS nationaux par l’intermédiaire du réseau des EWS. Les questions parlementaires 5) et 6) ne relèvent pas de mes compétences, mais de la compétence du ministre de la Santé publique. En 2018, un réseau a été mis en place avec des représentants de la police fédérale, de Sciensano, de l’Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS), des douanes, de l’INCC et de l’Agence fédérale de sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Tous les deux mois, il y a une réunion de réseau où toutes les nouvelles tendances sont discutées et suivies. En fonction de la question traitée, il est décidé quel service est le mieux placé pour prendre les initiatives nécessaires en cas de problème particulier. La police fédérale et les douanes sont également actives au sein d’EMPACT OAP «NPS/Synthetic» (Europol), qui dispose de nombreux plans d’action opérationnels sur les nouvelles drogues. L’EMCDDA et des représentants des États-Unis participent également à cette plateforme. Périodiquement, la police fédérale rencontre ses collègues américains (Drug Enforcement Administration – DEA) pour discuter des nouvelles tendances et échanger des informations. La dernière question parlementaire ne relève pas de mes compétences, mais de la compétence du ministre de la Santé publique. |