SÉNAT DE BELGIQUE
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Session 2016-2017
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15 décembre 2016
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SÉNAT Question écrite n° 6-1181

de Jean-Jacques De Gucht (Open Vld)

au ministre de la Justice
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Sites internet des pouvoirs publics - Sécurité des communications - Fuites - Amélioration de la sécurité - Mesures
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Internet
criminalité informatique
protection des données
Pays-Bas
ministère
administration publique
site internet
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15/12/2016Envoi question
16/11/2017Réponse
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Aussi posée à : question écrite 6-1176
Aussi posée à : question écrite 6-1177
Aussi posée à : question écrite 6-1178
Aussi posée à : question écrite 6-1179
Aussi posée à : question écrite 6-1180
Aussi posée à : question écrite 6-1182
Aussi posée à : question écrite 6-1183
Aussi posée à : question écrite 6-1184
Aussi posée à : question écrite 6-1185
Aussi posée à : question écrite 6-1186
Aussi posée à : question écrite 6-1187
Aussi posée à : question écrite 6-1188
Aussi posée à : question écrite 6-1189
Aussi posée à : question écrite 6-1190
Aussi posée à : question écrite 6-1191
Aussi posée à : question écrite 6-1192
Aussi posée à : question écrite 6-1193
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SÉNAT Question écrite n° 6-1181 du 15 décembre 2016 : (Question posée en néerlandais)

Les connexions vers de nombreux sites internet des pouvoirs publics néerlandais ne sont pas bien sécurisées. C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par l'Open State Foundation, une organisation non lucrative qui « veut augmenter la transparence en politique ». On peut reconnaître une connexion sécurisée au petit cadenas qui apparaît dans le moteur de recherche.

L'organisation a examiné 1.816 sites internet des pouvoirs publics ; seuls 44 % d'entre eux ont des connexions sécurisées. 6 % ont effectivement une connexion sécurisée mais ne l'ont pas bien configurée, ce qui laisse la porte ouverte à des piratages.

La connexion vers le site internet de la Rijksrecherche n'est pas sécurisée. Cette section de la police néerlandaise mène des enquêtes sur les manquements commis par des fonctionnaires publics, notamment des collaborateurs de police. Jusqu'à la fin du mois de novembre 2016, quiconque dénonçait un manquement sur le site de la Rijksrecherche courait toutefois le risque que son message soit lu par d'autres personnes. Cela pouvait par exemple se faire par des bornes wifi publiques, comme dans le train, dans un hôtel ou dans un restaurant : la connexion était alors facile à intercepter.

Après que le site d'information néerlandais NOS a signalé la chose, le formulaire de dénonciation a été enlevé du site. Un porte-parole a fait savoir qu'il n'était temporairement plus possible de signaler des abus. Les citoyens qui ont des informations à communiquer peuvent encore téléphoner. On examine si des mesures de suivi sont nécessaires.

Même la page d'accueil du site internet de l'administration fiscale n'a pas de connexion sécurisée. L'accès au site de l'administration fiscale est bien sécurisé mais comme la page d'accueil ne l'est pas, un hacker peut forcer une connexion non sécurisée. Cela peut par exemple se faire en créant une fausse borne wifi dans une gare ou un autre endroit très fréquenté.

Ironie de la situation : la connexion du site officiel qui est censé promouvoir une administration consciente des dangers d'internet, n'est pas bien sécurisée.

L'étude concernait les pages d'accueil des sites internet publics ; il est possible que certaines parties des sites soient mieux sécurisées. Les experts en sécurité informatique conseillent toutefois de prévoir une connexion sécurisée pour l'ensemble du site internet. On peut reconnaître les sites non sécurisés à l'absence de cadenas dans le moteur de recherche.

De même, certains sites internet d'ambassades néerlandaises dans des pays où les droits fondamentaux de l'homme sont violés, ne sont pas sécurisés avec une connexion https en bon état de marche.

Une étude menée antérieurement sur les sites des pouvoirs publics dans notre pays a révélé des défauts similaires. Fedict, le service public fédéral Technologie de l'Information et de la Communication, a réagi en indiquant qu'il allait exécuter plus rapidement les mesures prévues pour améliorer le cryptage SSL.

Quant au caractère transversal de la question : les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la Note-cadre de sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2016-2019 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. La criminalité informatique est l'une des grandes priorités établies. Cette question concerne dès lors une compétence régionale transversale, les Régions intervenant surtout dans le volet préventif.

C'est pourquoi je souhaite vous poser les questions suivantes :

1) N'y a-t-il aucun risque de sécurité pour les sites internet des services publics fédéraux relevant de vos compétences ainsi que pour vos propres sites ? Pouvez-vous dresser la liste des sites dont vous avez la responsabilité ?

2) N'y a-t-il aucun risque, lorsque des utilisateurs se connectent via des bornes wifi, que l'on puisse lire les messages échangés avec des sites de services publics dont vous avez la responsabilité ? Pouvez-vous détailler votre réponse ?

3) Est-il vrai que parmi les sites internet des services publics qui utilisent effectivement une connexion https, il y en a encore un certain nombre qui sont configurés de telle sorte qu'ils présentent également un risque de sécurité ?

4) Pouvez-vous énumérer les sites officiels relevant spécifiquement de vos compétences en y incluant les sites des services publics fédéraux relevant de vos compétences et les sites des services extérieurs ?

5) Les mesures annoncées par le passé pour améliorer le cryptage SSL ont-elles effectivement été réalisées par Fedict sur tous les sites relevant de vos compétences ? Pouvez-vous fournir des explications concrètes à ce sujet ?

6) Pouvez-vous garantir qu'aucun des sites relevant de vos compétences ne travaille plus avec SSL-3 ? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer votre réponse ?

7) Pouvez-vous énumérer concrètement les mesures qui ont déjà été prises depuis que l'étude réalisée sur les sites des services publics belges a mis en lumière certains défauts, en vue de sécuriser la connexion avec les sites internet des services publics ?

Réponse reçue le 16 novembre 2017 :

1) Les sites pour lesquels le service ICT Infrastructure - réseaux est compétent sont sécurisés dans le cadre d’un contrat de services. Les sites proposés par ce service lui-même sont Direct Access (solution VPN de Microsoft) et Activesync (pour le courrier électronique). Ces serveurs sont également sécurisés à l’aide d’un pare-feu et d’une détection d’intrusion.

2) Lorsque vous vous connectez aux points d'accès Wi-Fi de la Justice, une distinction est faite entre le trafic interne et le trafic externe, qui sont complètement distincts. Le trafic externe est verrouillé par le biais d’un tunnel. Seuls les utilisateurs internes peuvent accéder au réseau interne par le biais d’une procédure de connexion.

3) Aucun site internet n’est connu au sein du service ICT du SPF Justice pour lequel il existe ce type de risque de sécurité.

4) Le service ICT Infrastructure - réseaux est compétent pour le suivi des sites proposés au public : il s’agit des sites du SPF Justice, du Moniteur belge, de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (l’INCC) et de la Direction générale des Etablissements pénitentiaires (EPI).

5) Le service ICT Infrastructure – réseaux n’a pas connaissance de la moindre intervention de Fedict pour notre SPF.

6) Le partenaire externe (Proximus) a confirmé que tout a été transposé en TLS pour les sites qu’il gère. En interne également, les paramètres de navigation nécessaires ont été adaptés à cet effet.

7) Les mesures qui ont été prises ne sont pas communiquées publiquement, ce afin d'éviter que la publication des risques et vulnérabilités ne facilite le piratage de l'infrastructure.

L’administration organise régulièrement des tests d’intrusion afin de détecter ce type de vulnérabilités et d’y remédier si nécessaire.