SÉNAT DE BELGIQUE
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Session 2012-2013
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5 juin 2013
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SÉNAT Question écrite n° 5-9192

de Marie Arena (PS)

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes
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L'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex)
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Frontex
asile politique
migration illégale
demandeur d'asile
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5/6/2013Envoi question
28/4/2014Fin de la législature
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Requalification de : demande d'explications 5-3439
Aussi posée à : question écrite 5-9193
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SÉNAT Question écrite n° 5-9192 du 5 juin 2013 : (Question posée en français)

Plusieurs organisations de la société civile ont lancé en mars dernier une campagne de sensibilisation concernant FRONTEX, l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne. Basée en Pologne, cette agence est responsable de la coordination des activités des garde-frontières qui sécurisent les frontières de l'Union avec les États non membres.

Frontex est en possession, via les États membres, de plus d'une quarantaine d'hélicoptères et d'avions, d'une centaine de bateaux et d'environ 400 unités d'équipement tels que des radars, des sondes, des caméras, etc. Ces moyens permettent à l'agence de surveiller des zones frontalières afin de repousser les ressortissants de pays tiers hors du territoire européen. De 6 millions d'euros en 2006, son budget est passé à 88 millions d'euros en 2011.

Les États membres restent légalement responsables du contrôle des frontières et des opérations qui y sont reliées. Par ailleurs, les agissements des agents de Frontex sont principalement du ressort des États membres qui détachent leurs gardes-frontières sur les opérations de l'agence, celle-ci employant elle-même peu de personnel.

L'agence jouit pourtant d'une large autonomie, elle est dotée d'une personnalité juridique propre qui lui permet de signer librement des accords avec des parties tierces - pays tiers ou organisations européennes et internationales.

Depuis 10 à 15 ans, la société civile dénonce régulièrement les violations des droits de l'homme auxquelles l'approche sécuritaire exécutée par cette agence a conduit: traitements inhumains et dégradants, non-respect du droit d'asile, refoulement des migrants, en particulier vers des pays tiers -tels que la Libye - dans lesquels le respect des droits de l'homme n'est pas garanti. La pression est d'autant plus forte que la Charte des droits fondamentaux est juridiquement contraignante depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne et que le Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de l'Homme se sont déjà prononcés dans ce domaine.

En 2011, l'agence Frontex avait d'ailleurs été est dans la ligne de mire du médiateur européen, qui avait ouvert une enquête à son encontre sur la question du respect des droits fondamentaux. Plus tard, la révision du règlement de l'agence, intervenue en octobre 2011, mettait en place des mesures permettant d'assurer le respect des droits fondamentaux dans le cadre des activités de l'agence et consacrait le principe de non refoulement. La réussite de cette révision dépendait de la capacité de l'agence à intégrer à côté de son objectif de sécurité, celui du respect des droits fondamentaux.

Selon la société civile, il semble aujourd'hui que cette évolution n'a pas vraiment eu lieu. Cette dernière campagne dénonce toujours plusieurs cas où le respect du principe de non refoulement des demandeurs d'asile n'a pas été garanti, de même que le respect des droits fondamentaux n'a pas été assuré.

Dés lors plusieurs questions restent encore d'actualité concernant le fonctionnement de l'agence et son évolution :

Existe-t-il une évaluation des coûts engendrés par le financement de Frontex au regard des résultats obtenus ? Quelles sont les responsabilités éventuelles qui sont engagées, en cas d'atteintes aux droits fondamentaux des personnes migrantes, s'agit -il de la responsabilité des États européens, ou celle des États tiers ? Quelles sont les modalités d'information permettant au gouvernement belge de contrôler les accords entre l'Europe et les pays d'émigrations ? Le gouvernement belge est-il tenu au courant de la nature de ces accords et de la manière dont ils sont négociés? Si oui comment ?

Qu'en est-il de la chaîne des responsabilités et des décisions mise en œuvre dans le cadre des opérations militaires de contrôles des frontières, faisant usage de la force des frontières?