Une étude réalisée par un étudiant de la KU Leuven en collaboration avec la Federatie Palliatieve Zorg Vlaanderen révèle un manque croissant de lits dans les centres de soins palliatifs. Des patients incurables doivent parfois attendre des semaines avant d'être admis, surtout dans des contextes urbains. L'étude attire l'attention sur un manque structurel dans la capacité d'admission. Une solution éventuelle consisterait à durcir les critères d'admission. Mes questions à ce sujet sont les suivantes. 1) La ministre peut-elle confirmer que les centres de soins palliatifs sont confrontés à un manque structurel quant à la capacité d'admission ? Dans l'affirmative, y a-t-il des différences entre les régions ? 2) Pense-t-elle qu'un durcissement des critères d'admission soit une bonne solution ? |
D'après les données nationales les plus
récentes (2009), le taux moyen d'occupation dans les services
Sp de soins palliatifs est de 87,6 %. Ce chiffre est élevé,
mais indique cependant qu'une certaine marge, certes limitée,
existe encore globalement. Ces chiffres, ainsi que les chiffres par
région, ne permettent toutefois pas de se prononcer sur les
besoins au niveau local. Notre pays ne dispose pas de données
chiffrées sur l'existence de listes d'attente par hôpital
ou en matière de besoins régionaux (en milieu urbain
ou non). En principe, les communautés et les régions
qui sont compétentes pour l'agrément de ces lits sont
les mieux placées pour répondre à cette
question, étant donné qu'elles tiennent compte des
besoins dans la région lors de la délivrance des
agréments. Toutefois, je tiens à souligner que même
en cas d'accessibilité (temporaire) limitée d'un
service Sp de soins palliatifs, des alternatives sont disponibles
dans la région. Il existe dans les hôpitaux des équipes
mobiles de soins palliatifs qui peuvent prêter main-forte à
l'équipe de soins. Des structures ont également été
développées en dehors de l'hôpital pour que
chaque patient palliatif puisse recevoir les soins de qualité
dont il a besoin.
Un resserrement des critères d'admission pourrait
libérer des places dans les lits de soins palliatifs, mais ce
ne peut être un but en soi. Une adaptation des critères
d'admission doit s'inscrire dans le cadre d'une réflexion
globale concernant l'offre de soins palliatifs à des patients
en milieu hospitalier et en dehors de celui-ci, en fonction des
besoins du patient.
Les lits de soins palliatifs programmes au niveau fédéral
sont tous agréés et financés. Une extension
éventuelle du nombre de lits de soins palliatifs exige bien
évidemment le budget nécessaire, mais je pense par
ailleurs qu'il convient d'abord de mener à nouveau une
discussion fondamentale sur la place de ces lits dans l'offre
globale de soins palliatifs. Dans le modèle belge
d'organisation des soins palliatifs, des lits palliatifs spécifiques
existent dans un nombre limité d'hôpitaux, mais, à
côté de cela, il y a aussi dans tous les hôpitaux
généraux les équipes mobiles de soutien en
soins palliatifs. Ces deux formes de soins à l'hôpital
collaborent du reste dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest.
Dans le contexte d'une telle discussion, il faudra également
remettre en question les critères spécifiques
d'admission pour les lits palliatifs spécialisés. Pas
nécessairement un resserrement, mais en tout cas une
meilleure définition des critères d'admission peut
être judicieuse pour mettre en œuvre les moyens
disponibles pour ces patients qui en ont le plus besoin. Mais, les
soins palliatifs nécessaires doivent aussi rester garantis
pour les autres patients palliatifs à l'hôpital, qui
n'entrent pas en considération pour ces lits. Avant d'adapter
les critères d'admission, il est donc indiqué de mieux
identifier les besoins spécifiques des patients palliatifs à
l'hôpital.
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