Veuillez trouver ci-dessous la réponse à
vos questions.
La Direction générale Humanisation
du travail de mon administration est déjà promoteur
depuis plusieurs années d’un certain nombre de projets
de recherche dans le cadre de la programmation Fonds Social
Européen. Les projets suivants sont intéressants à
ce sujet :
a)recherche sur le stress au travail : a été
menée dans la période de 2002 à 2007 avec pour
objectif principal de réduire le niveau de stress du
travailleur belge.
Le stress dû à la navette n’est
pas traité comme un sujet de recherche à part ;
b)recherche sur l’introduction du télétravail
dans l’entreprise : a été menée entre
2004 et 2007 avec pour objectif de fournir aux acteurs de la
concertation dans les entreprises les instruments nécessaires
pour mener à bien les négociations en vue de
l’introduction du télétravail.
Pour le moment, il est ressorti en général
de la recherche mentionnée que, pour ce qui est important
dans le contexte de cette question :
a)l’étude BELSTRESS auprès de
12 708 travailleurs confirme l’hypothèse qu’un
lien existe entre le stress au travail et l’absentéisme
pour cause de maladie. A la base du stress se trouvent une disparité
entre l’homme et le travail, des conflits de rôle dans
et en dehors du travail et le fait que le travailleur ne dispose pas
d’un degré normal de contrôle sur son travail et
sa vie.
La conclusion est que le stress au travail a
plusieurs causes et le meilleur traitement est de le considérer
comme un symptôme des mauvaises conditions de travail. La
meilleure approche est donc une analyse après une
inventorisation des risques qui permet de prendre les mesures pour
l’élimination des facteurs de stress et pour la
prévention ;
b)les personnes interrogées dans le projet
TELETRAVAIL étaient très positives quant au gain de
temps lors des journées où elles ne doivent pas faire
la navette pour aller travailler.
Du fait que l’on peut travailler de façon
plus indépendante et sans être dérangé,
on ressent également moins de stress et de fatigue ce qui
mène également à moins d’absentéisme.
Cependant, dans les deux recherches, des aspects
négatifs pour les travailleurs ont aussi été
mis à jour : moins de contacts sociaux, on tend à
travailler sans limites, il y a souvent des frais cachés.
La recherche sur le télétravail a
débouché sur une brochure « Introduire le
télétravail dans une entreprise » qui a été
rédigée par les auteurs de l’étude et est
disponible gratuitement auprès de mon administration pour le
public.
Sans objet.
Deux initiatives réglementaires
importantes doivent être mentionnées. La convention
collective de travail n° 85 du 9 novembre 2005 concernant le
télétravail, modifiée par la CCT n°85 bis
du 27 février 2008 et correspondant à l’accord-cadre
européen sur le télétravail du 16 juillet 2002.
Cette CCT est en vigueur depuis le 1er juillet 2006.
Pour le secteur public, l’arrêté
royal relatif au télétravail dans la fonction publique
fédérale est entré en vigueur le 22 novembre
2006.
La réglementation existante en matière
de télétravail est en pleine évolution et
différents projets ont déjà débuté
entre-temps sur le télétravail ; ils doivent
conscientiser les employeurs aux avantages du travail à
domicile afin qu’ils implémentent cette forme
d’organisation du travail dans leur entreprise.
Depuis la loi du 08 avril 2003, l’arrêté
royal du 25 octobre 2004 et l’AM du 29 octobre 2004
(réglementations qui relèvent de la compétence
du Service public fédéral (SPF) Mobilité et
Transport), les entreprises tant du secteur privé que du
secteur public qui comptent en moyenne plus de cent travailleurs,
doivent établir tous les trois ans un diagnostic Trajet
domicile-travail. Concrètement, cela signifie que l’employeur
est tenu de compléter un questionnaire dans lequel sont
abordés les déplacements domicile-travail des
travailleurs. Le diagnostic établi par l’employeur doit
être présenté pour discussion et avis au conseil
d’entreprise (à défaut de celui-ci, à la
délégation syndicale ou aux travailleurs – pour
le secteur public au comité de concertation compétent)
et être ensuite transmis définitivement au SPF Mobilité
et Transport.
Les objectifs principaux du diagnostic sont d’une
part de disposer de données concernant les déplacements
domicile-travail, information qui peut être utilisée
pour lutter contre le problème de mobilité et d’autre
part de réaliser une sensibilisation aux problèmes
causés par le trafic domicile-travail dans l’environnement
de travail. L’information peut également être
utilisée pour établir volontairement (non obligatoire
par la réglementation fédérale) un plan de
déplacements d’entreprise, un document qui est de
préférence le résultat de la concertation
sociale.
Étant donné que des déplacements
longs et difficiles (files, retards de train,…) contribuent
certainement à une dégradation du bien-être des
travailleurs vu qu’ils peuvent être à la base de
la fatigue avec la perte de concentration qui en découle
d’une part et un niveau élevé de stress d’autre
part, le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale a déjà
donné un forum aux représentants du SPF Mobilité
et Transport pour expliquer le diagnostic avant l’entrée
en vigueur de la réglementation mentionnée ci-dessus
durant ses sessions d’information sur le fonctionnement du
conseil d’entreprise en novembre et en décembre 2004.
Nous pensons en effet que la discussion du
diagnostic dans les organes de concertation peut être un
déclencheur pour la réflexion concernant le stress au
travail et des formes d’organisation du travail comme entre
autres le télétravail qui peuvent contribuer à
une meilleure harmonisation de la vie privée et
professionnelle, un facteur de succès pour l’approche
du stress au travail.
Bien que l’intention du diagnostic de mobilité
soit la mobilité, le rôle du SPF Emploi, Travail et
Concertation sociale peut en collaboration avec le SPF Mobilité
et Transport consister à promouvoir la réalisation du
plan de déplacements d’entreprises pas encore
obligatoire jusqu’à présent qui pourrait
néanmoins contribuer à réduire le stress en
général.
Le télétravail sera encore
commenté, entre autres via la diffusion de la brochure citée
et par l’organisation de journées d’étude
et de colloques, avec des informations claires sur les avantages et
les inconvénients et avec l’accent sur le caractère
volontaire du télétravail.
Le télétravail doit mener à une
situation gagnant-gagnant pour toutes les parties : pour le
travailleur, il y a une meilleure harmonisation du travail et de la
vie privée, les longs déplacements sont évités…
Mais pour l’employeur, il doit également
y avoir une plus-value. En d’autres mots, le télétravail
doit contribuer à un meilleur fonctionnement de
l’organisation, ce qui dans la pratique doit mener à
une plus grande flexibilité dans l’organisation du
travail et à moins de stress et de fatigue pour les
travailleurs.