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Question écrite n° 6-196

de Bert Anciaux (sp.a) du 3 novembre 2014

à la secrétaire d'État à la Lutte contre la pauvreté, à l'Égalité des chances, aux Personnes handicapées, et à la Politique scientifique, chargée des Grandes Villes, adjointe au Ministre des Finances

Centre d'Études et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines (CEGES) - Économies - Incidence sur les communautés

guerre
Seconde Guerre mondiale
centre de documentation
relation État-région
université

Chronologie

3/11/2014Envoi question (Fin du délai de réponse: 4/12/2014)
14/7/2015Réponse

Question n° 6-196 du 3 novembre 2014 : (Question posée en néerlandais)

Le Centre d'Études et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines (CEGES) est le successeur légal du Centre de Recherches et d'Études historiques de la Seconde Guerre mondiale. Il va sans dire que ce centre de recherches essentiel joue aussi un rôle important dans la politique des Régions et des Communautés. En effet, le CEGES centralise l'ensemble des études et des données relatives à la Seconde Guerre mondiale. Bien sûr, l'histoire du mouvement flamand et de la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale forme un volet fondamental. Pour l'enseignement comme pour d'autres aspects de la vie quotidienne qui relèvent des compétences des Communautés de notre pays, il s'agit d'un centre important. Il collabore avec de nombreuses universités, comme avec, entre autres, les institutions d'archives culturelles soutenues par les Communautés. Les politiques communautaires en matière d'enseignement et de culture se ressentent de l'attitude du gouvernement fédéral à l'égard du CEGES. Beaucoup d'étudiants universitaires en histoire collaborent concrètement avec le centre, à l'instar de divers centres d'archives et d'héritage culturel des Communautés flamande et française.

Le gouvernement a décidé à présent d'imposer des économies drastiques au CEGES. Il s'agit de réductions linéaires; elles seront énormes dès 2015 : 4% sur la masse salariale et 20 % sur le fonctionnement. On va détruire en une année l'œuvre de plusieurs générations. Selon l'accord de gouvernement, celui-ci souhaite moderniser les établissements scientifiques et les rendre plus efficients. Les économies nous présentent pourtant un tout autre message.

Après 2015 suivra, jusqu'en 2019, une restriction supplémentaire de 2 % par an, ce qui portera la contraction des salaires à 12 %. Le CEGES aura épuisé toutes ses réserves en 2015 et il ne pourra que licencier du personnel.

Jusqu'à présent, les Communautés ne ressentaient pas le besoin de lancer leurs propres études sur la Seconde Guerre mondiale, puisque le Centre réunissait les principales recherches. Avec les économiques drastiques et dramatiques, on impose en fait aux Communautés de mener dorénavant les recherches elles-mêmes. Cette institution scientifique fédérale ne pourra plus approfondir des questions cruciales et élucider des points d'histoire.

On a l'impression qu'on veut bâillonner cet établissement fédéral de recherches. On a l'impression que cela cache une manœuvre politique.

1) La secrétaire d'État a-t-elle déjà discuté de ces économies avec ses collègues chargés de l'enseignement, de la culture et de la recherche scientifique dans les différentes Communautés de ce pays ?

2) Quelles seront les répercussions sur les contrats de coopération conclus avec les universités ?

3) Comment se déroulera à l'avenir la collaboration avec les centres d'archives et de documentation de l'héritage culturel ?

4) S'était-on concerté avec les entités fédérées avant d'imposer unilatéralement ces coupes claires ?

Réponse reçue le 14 juillet 2015 :

J'aimerais souligner que je n’ai pas l’intention de supprimer le moindre établissement fédéral de recherche ou culturel que ce soit – établissements qui relèvent de mes compétences.

Je trouve qu’il est important que cet Établissement préserve sa réputation scientifique de centre d'expertise en histoire contemporaine des conflits et qu’il puisse poursuivre son rôle social dans les média, mais également à travers des expositions et des publications.

Afin de pérenniser les activités du CEGESOMA, cet Établissement sera intégré dans les Archives générales du Royaume.

J’ai par ailleurs approuvé un investissement supplémentaire de 297 000 euros pour le CEGESOMA. La liste des priorités a été fixée par la direction. Je peux vous dire que, pour cet Établissement, la liste complète a été remplie :

il y a ainsi un engagement de 25 000 euros pour l’organisation du congrès scientifique War and Fatherland ;

92 700 euros sont prévus pour la mise à jour vitale de l’informatique ;

75 000 euros sont prévus pour préparer l’exposition sur les Juifs à Bruxelles pendant la Seconde Guerre mondiale ;

la salle de conférences est équipée de nouvelles installations audiovisuelles pour un montant de 56 000 euros ;

des investissements sont consentis pour de meilleures conditions de conservation et une meilleure sécurité des dépôts pour un montant de 26 500 euros ;

un sous-site web est également prévu pour la vulgarisation des œuvres. Douze mille euros ont été inscrits à cette fin ;

parallèlement, un investissement de 10 000 euros est prévu pour soutenir la Revue belge d’Histoire contemporaine, rédigée en trois langues.

Ces investissements renforceront l’image et l’attractivité du CEGESOMA. Ces investissements contribueront également à augmenter la satisfaction des chercheurs au travail.