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Question écrite n° 5-2452

de Bert Anciaux (sp.a) du 1 juin 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

Japon - Rapatriement de compatriotes - Sous-occupation de l''Airbus prévu

Japon
Belges à l'étranger
migration de retour
aviation militaire
accident nucléaire

Chronologie

1/6/2011Envoi question
8/7/2011Réponse

Question n° 5-2452 du 1 juin 2011 : (Question posée en néerlandais)

Très tardivement mais manifestement avec les meilleures intentions, la Belgique a envoyé un Airbus A330 de la Force aérienne au Japon pour évacuer des compatriotes bloqués dans le pays. Après avoir été immobilisé en Alaska par une panne, présentée par les médias comme une blague belge, cet Airbus a poursuivi son voyage vers Tokyo. Il est alors apparu que seule une poignée de nos compatriotes profiteraient de ce service. On comptait soixante demandes pour deux cent cinquante places disponibles.

C'est surtout l'arrivée tardive de cette offre mais aussi son imprécision qui constituent les principales causes de ce faible succès. La communication de la Défense a été très bancale et on a d'abord annoncé que nos compatriotes seraient uniquement transportés de Tokyo à Séoul.

J'avais déjà posé cette question au ministre de la Défense, mais celui-ci m'a renvoyé au ministre des Affaires étrangères.

1) Avant le vol de rapatriement, a-t-on fait une estimation réfléchie de la réaction potentielle que susciterait cette offre de rapatriement ? Quelle offre a-t-on faite à nos compatriotes séjournant au Japon : quel vol (pour quelle destination), à quel moment et à quelles conditions ?

2) Combien de compatriotes ont-ils été finalement rapatriés, à quel moment et pour quelle destination ?

3) Quelle quote-part dans les frais a-t-on réclamée aux compatriotes rapatriés ? D'autres personnes que des compatriotes ont-elles profité de ce vol et quelle a été leur participation aux frais ?

4) Qui a décidé de ce rapatriement et sur quels arguments et considérations pratiques et concrètes cette décision repose-t-elle ? Le ministre peut-il approuver cette décision rétrospectivement ou cette décision a-t-elle été dès le départ une erreur et doit-on conclure a posteriori qu'il s'agissait d'une mesure inefficace ?

Réponse reçue le 8 juillet 2011 :

1. Le 15 mars, il y avait, selon les données disponibles, presque 1 000 belges au Japon. Beaucoup d’entre eux essayaient de quitter le pays de leur propre initiative mais ils avaient des difficultés à réserver des places sur les vols réguliers commerciaux étant donné la forte augmentation du nombre de passagers.

Le 15 mars, le kern décidait d’envoyer un A330 de la Défense à Séoul pour opérer de là entre Séoul et Tokyo. Un moyen de transport supplémentaire était ainsi offert à nos compatriotes qui souhaitaient partir, du fait que les vols commerciaux à partir du Japon n’offraient pas une capacité de transport suffisante.

Il était prévu que plusieurs vols seraient organisés, si nécessaire, entre Tokyo et Séoul pour permettre à tous les compatriotes qui le souhaitaient, de quitter le Japon. Il était également prévu qu’une équipe consulaire de collaborateurs des Affaires étrangères voyageraient avec l’Airbus pour faciliter l’embarquement de nos compatriotes. Lorsque cette information a été communiquée, il a été clairement mentionné qu’il s’agissait d’un déplacement volontaire et que le vol à partir du Japon était gratuit mais que le retour serait à charge du passager.

Un problème technique a bloqué l’Airbus au sol à Anchorage (USA), raison pour laquelle la date du vol a du être reculée. Quand il est apparu clairement que l’Airbus ne pourrait pas être réparé à temps pour exécuter l’opération le 21 mars, il a été décidé de faire usage de la possibilité de faire voyager des Belges à bord d’un appareil affrété par l’Espagne pour quitter le Japon.

2. Dans la mesure où le vol belge était régulièrement reporté, et étant donné que la situation au Japon semblait plus ou moins sous contrôle, le nombre de candidats au départ sur le vol belge a diminué. 31 Belges ont finalement fait usage de la possibilité de voyager sur un vol affrété par l’Espagne pour quitter le Japon. Ce vol allait de Tokyo à Madrid avec un arrêt à Bangkok. Les Belges ont été transportés de Madrid à Bruxelles par un appareil de la Défense.

3. Les places à bord de l’avion que l’Espagne avait affrété, étaient offertes gracieusement et les compatriotes rapatriés n’ont pas dû supporter de frais.

4. La décision de mettre un Airbus de la Défense à disposition pour offrir à nos compatriotes qui souhaitaient quitter le Japon, une capacité de transport supplémentaire a été prise le 15 mars par le kern, dans l’intention que les vols soient exécutés le 19 mars. Il existait encore, à ce moment là, un risque élevé d’explosion d’autres réacteurs nucléaires et beaucoup de Belges souhaitaient quitter le Japon le plus vite possible. Qu’un problème technique à l’A330 ait grandement désorganisé les prévisions ne change rien au fait que c’était une bonne décision pour aider des compatriotes qui se trouvaient exposés à ce qui pouvait être un risque sanitaire très important et qui ne pouvaient pas quitter le Japon.