Dinsdag 6 december 2005
La numérisation du patrimoine détenu par les établissements scientifiques fédéraux
Samenvatting van de tussenkomt van de heer Philippe METTENS, Voorzitter FOD Wetenschapsbeleid
Programma - Foto's
Monsieur Mettens, président du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique donne un aperçu de la problématique de la numérisation des collections dans le contexte belge, et plus précisément de la numérisation du patrimoine conservé et valorisé par les Etablissements scientifiques fédéraux. Ces établissements, placés sous l’autorité du Ministre fédéral de la Politique scientifique, sont des services à gestion séparée relevant du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique.
Pour rappel, il s’agit des institutions suivantes:
- dans le domaine de la documentation: les Archives générales du Royaume et les Archives de l’Etat dans les Provinces, la Bibliothèque royale de Belgique ainsi que le Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Société contemporaine;
- quelques-uns des plus grands musées culturels et scientifiques du pays: les Musées royaux des Beaux-Arts, les Musées royaux d’Art et d’Histoire, le Musée royal de l’Afrique centrale et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ainsi que l’Institut royal du Patrimoine artistique;
- les institutions du Pôle Espace: l’Observatoire royal de Belgique, l’Institut royal météorologique et l’Institut d’Aéronomie spatiale de Belgique.
Le patrimoine que conservent ces institutions représente une contribution majeure de la Belgique au patrimoine commun de l’humanité dont l’importance est sans commune mesure avec le poids géopolitique du pays. Malgré les efforts consentis par l’autorité fédérale et les établissements, ce patrimoine reste insuffisamment accessible et exploité, et peu visible sur l'Internet. Le retard par rapport aux institutions homologues des pays voisins s’est creusé au cours des dernières années. Le Livre blanc pour la modernisation des Etablissements scientifiques fédéraux, remis en juillet 2002 au Conseil des Ministres identifiait clairement l’utilisation des TIC comme étant la priorité d’action numéro 1, et tout particulièrement la numérisation des collections.
Une étude approfondie pour identifier les besoins, les acquis et les priorités à dix ans en la matière et dégager ainsi les axes d'un futur plan coordonné de numérisation a été réalisée avec l’aide d’un consultant extérieur en 2002-2003. La Cinémathèque royale de Belgique, dont la dotation publique relève également du budget de la Politique scientifique fédérale a été incluse dans l’étude. Une étude complémentaire visant à préciser la faisabilité d’un plan de numérisation décennal a été exécutée au cours du deuxième semestre 2004.
Le coût de la numérisation intégrale du patrimoine documentaire, artistique et scientifique des établissements a été évalué à près de 575 millions d’euros. Des choix de priorités (sélection des collections à traiter et niveau de numérisation visé) ont été effectués, sur la base de critères communs à l’ensemble des participants. Un «scénario de base» a finalement émergé qui requiert un budget de l’ordre de 150 millions d’euros pour une soixantaine de projets spécifiques. Avec ces moyens, il serait possible de rencontrer les objectifs majeurs de la numérisation, sur trois niveaux (fournir un accès, fournir des images et fournir des savoirs/métadonnées), tout en assurant la qualité scientifique du contenu mis en accès public sur l’Internet.
Le Conseil des Ministres a approuvé, fin avril 2004, le principe de ce scénario de base et décidé d’affecter, à partir de 2005, 4,3 millions d’euros par an pendant 10 ans à sa mise en œuvre, à charge du budget de la Politique scientifique fédérale. Les établissements contribueront aussi sur leurs moyens propres à hauteur de 3 millions d’euros annuellement. Ces deux sources de financement couvrent la moitié du budget du scénario de base. Les 75 millions d’euros restants devront être recherchés auprès de contributeurs et de partenaires externes, éventuellement avec le concours de la BEI. Au cours de cette année, 9 projets coopératifs prioritaires ont été définis. Ils seront lancés sans délai dans le cadre d’une première phase du plan de numérisation 2006-2008, avec les moyens budgétaires actuellement déjà disponibles.
Pour ce qui concerne la numérisation du patrimoine documentaire, qui constitue le thème principal de cette journée, les trois projets suivants ont été retenus:
- la réalisation d’un catalogue central des bibliothèques de tous les établissements qui sera accessible sur le portail fédéral «Belgium.be» et la rétroconversion des catalogues qui ne sont pas encore informatisés;
- la numérisation des collections d'une trentaine de journaux nationaux détenues par la Bibliothèque royale et le CEGES pour la période 1918-1950 et de 2 millions de coupures de presse relatives au cinéma détenues par la Cinémathèque royale;
- la numérisation de documents historiques détenus par les Archives générales du Royaume, le CEGES et l'Institut des Sciences naturelles.
Ces trois projets bénéficieront d'environ 70% des moyens alloués à la première phase. Les autres projets concernent le patrimoine artistique, historique et scientifique détenu par les musées (Beaux-Arts, Art et Histoire, Afrique centrale et Sciences naturelles), l'Institut du Patrimoine artistique et les instituts du Pôle Espace.
Une nouvelle dynamique va ainsi être créée dans les établissements scientifiques fédéraux. La qualité des travaux préparatoires ainsi que l'atmosphère de collaboration et d'ouverture qui s'est instaurée entre des institutions aux profils très différents laissent bien augurer de la suite des opérations. Il est clair que le lancement de ces projets va considérablement accroître la capacité des établissements à participer à des réseaux européens, et notamment à ceux qui se consitueront autour du projet de bibliothèques numériques européennes.
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