Les propos tenus par le ministre concernant la manifestation contre l'impasse politique
crise politique
droit de manifester
19/5/2011 | Envoi question |
6/6/2011 | Réponse |
Requalification de : demande d'explications 5-360
Lors d'une manifestation organisée voici quelques jours à Bruxelles, plus de 35.000 personnes ont demandé et même imploré un rapprochement politique et un plus grand sens des responsabilités. Le vice-premier ministre s'est lui-même déclaré impressionné par le succès de foule. « On dit parfois que les gens ne s'intéressent plus à la politique mais on voit qu'en très peu de temps, un nombre impressionnant de personnes peuvent s'unir pour donner un signal clair et prendre un engagement concret. » Selon le ministre, la manifestation constitue une sorte de « coup de sifflet », de signal d'alarme adressé à la politique. Il a également mis en garde contre une récupération politique. « J'ai le sentiment que certains responsables politiques devraient écouter avec un peu plus de modestie ce signal des citoyens. » Le ministre a ajouté : « Certains disent maintenant : il est temps que l'autre fasse plus de concessions, devienne plus flexible et c'est une interprétation particulièrement regrettable. Je pense qu'il s'agit d'un message qui s'adresse à tous les responsables politiques, d'un reproche collectif. Aucun responsable politique ne peut dire qu'il ne se sent pas interpellé. »
Commenter une manifestation appelant les politiques à prendre leurs responsabilités est une chose mais en tirer des leçons est autre chose.
Le ministre considère-t-il également que ces 35.000 personnes ont pris et démontré un engagement social ? Se sent-il explicitement interpellé par cette manifestation ? Interprète-t-il cette manifestation comme un reproche qui lui est aussi adressé ? Selon lui, quels sont les responsables politiques qui se sont rendus coupables de récupération politique ? En livrant des commentaires sur cette manifestation, le ministre ne tente-t-il pas de récupérer politiquement cet événement, ce qui est précisément ce qu'il reproche aux autres ? Pense-t-il que c'est faire preuve de modestie que de faire ce commentaire ou s'estime-t-il capable et autorisé à exprimer une vision politique claire dans de telles circonstances ? Pourquoi pense-t-il que considérer que certains responsables politiques devraient faire plus de concessions est une interprétation regrettable ? Faire des concessions n'est-il pas l'essence d'un compromis politique efficace entre des convictions politiques antagonistes ?
Je constate que les six questions posées par l’honorable membre ne relèvent pas de ma compétence en tant que ministre des Affaires étrangères, mais me plutôt pressente sur mes opinions personnelles. La Commission des Relations extérieures n’en est pas le forum correct ni convenable.