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Question écrite n° 4-3301

de Josy Dubié (Ecolo) du 9 avril 2009

au ministre de la Défense

Afghanistan - Présence militaire et civile - Renforcement

Afghanistan
force à l'étranger
force multinationale

Chronologie

9/4/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 14/5/2009)
22/4/2009Réponse

Requalification de : question orale 4-724

Question n° 4-3301 du 9 avril 2009 : (Question posée en français)

Le gouvernement a donc accepté la demande des États-Unis et va renforcer notre présence militaire et civile en Afghanistan.

Cette décision est décevante et incompréhensible.

La guerre en Afghanistan est déjà perdue parce que les forces occidentales seront incapables de la gagner et que le temps joue pour les insurgés.

Cette véritable fuite en avant dans le tout militaire se produit au moment même où tous les experts militaires et le président Obama lui-même affirment qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit et que la guerre ne peut pas être gagnée par les armes mais par la négociation.

Les «conseils aux voyageurs» publiés ce jour sur le site officiel du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères belge dit, je cite : «La situation sécuritaire en Afghanistan est très problématique et la menace d'actes terroristes ou criminels contre les étrangers s'est considérablement aggravée les dernières années. Le sud et l'est du pays font face à une insurrection armée contre les forces militaires afghanes, la police afghane et les forces OTAN/ISAF et OEF. Cette confrontation a fait des milliers de morts en 2008, et encore plus de blessés.

Dans le nord et l'ouest du pays, ainsi qu'à Kaboul même, on constate également une forte recrudescence d'attentats à la bombe, d'attaques suicides, d'enlèvements, de confrontations armées et d'attaques et attentats sur et le long des routes, qui visent de plus en plus des ONG, des organisations internationales et des entreprises privées. On constate que les attentats et attaques deviennent de plus en plus sophistiquées, et qu'il est devenu très difficile pour le personnel civil d'éviter des incidents et de se protéger contre ces attaques. En particulier en cas de déplacements, il faut envisager une escorte armée».

Dans ces conditions, décrite par votre propre SPF c'est une folie d'envisager l'envoi de coopérants sur place !

Comment justifiez-vous votre décision d'envoyer des troupes supplémentaires et des coopérants sur ce théâtre d'opération ?

Pourquoi avoir pris cette décision avant de la communiquer au Parlement et de permettre ainsi une discussion sur sa pertinence ?

Quels seront le nombre, la mission et la localisation de ces nouveaux soldats et de ces coopérants ?

Quel est le coût actuel annuel et quel sera celui supplémentaire de ce rehaussement de notre engagement militaire ?

Quelle stratégie de sortie envisagez-vous, à court, moyen et long terme, pour mettre fin à ce conflit ?

Réponse reçue le 22 avril 2009 :

L'honorable membre est prié de trouver ci-après la réponse à ses questions.

1. A différentes occasions, telles que la réunion des ministres de la Défense à Budapest les 19 et 20 février et le Sommet des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles le 5 mars, le déficit des moyens de la FIAS a été abordé. Les États-Unis, entre autres, demandent un renforcement conjoncturel de la présence internationale en Afghanistan à l'occasion des élections qui s'y dérouleront le 20 août. En outre, on compte également sur un renforcement plus structurel de la présence internationale afin d'établir une sécurité durable en Afghanistan et en dehors. En appliquant une approche globale, comme approuvé par l'ensemble des pays contributeurs, ce renforcement se traduit par une augmentation des moyens tant civils que militaires. En tant que partenaire loyal, la Belgique se doit d'y contribuer.

2. Les orientations de la participation belge ont été discutées et approuvées lors du Conseil des ministres restreint du 1er avril 2009 et ont été approuvées par le Conseil des ministres du 3 avril 2009. Des échanges de vue à ce sujet ont été menés au Parlement (Commission mixte Affaires étrangères et Défense) les 11 mars et 1er avril derniers.

3. Outre la prolongation en 2010 des missions actuellement en cours en Afghanistan, la contribution militaire belge supplémentaire comprend:

4. Le coût de l'engagement en Afghanistan tel qu'il a été approuvé par le Conseil des ministres du 28 novembre 2008 est actuellement estimé à 44,121 millions d'euros. Le coût de l'engagement supplémentaire en 2009 est estimé à 4,7 millions d'euros. Pour 2010, le montant total de l'engagement en Afghanistan est estimé à 48,474 millions d'euros.

5. Le désengagement des troupes internationales présentes en Afghanistan est lié au succès de la mise sur pied des Forces de sécurité afghanes (Afghan National Security Forces). Ces Forces de sécurité sont essentielles pour permettre de réaliser les objectifs de reconstruction du pays dans tous les domaines.

Pour ce qui concerne l'envoi de coopérants en Afghanistan, je propose à l'honorable membre de poser ses questions au ministre des Affaires étrangères et au secrétaire d' État à la Coopération.